Restauration d’un Vespa ACMA de 1952

Restauration d’un Vespa ACMA de 1952

Son histoire :

Cette Vespa appartenait à mon grand-père ; c’est elle qui est à l’origine de ma passion pour ces machines. Elle a été stockée dans son grenier pendant de longues années, le cul par terre, le bloc moteur posé à côté. Après une grosse suée et quelques pas de gymnastique pour la descendre du grenier, me voilà face à la Guêpe. Un tour rapide me permet de prendre conscience du travail à fournir pour la réhabiliter. Je regrette de devoir effacer les décalcomanies, mais je ne peux pas laisser la carrosserie dans cet état.

Je me suis rendu compte bien plus tard de cette incohérence pour un Vespa 1952, ce phare caréné ! On distingue sans trop de mal la différence de couleur entre la carrosserie et le phare. J’ai aussitôt demandé des explications à mon grand-père: «tu es sûr que ce n’est pas un modèle 1953 ?» Il m’a alors expliqué qu’il voulait équiper sa Vespa d’un compteur de vitesse. Le petit voyant vert situé sur le phare nous indique que cette modification fut apportée en 1954 soit 2 ans après l’avoir achetée. Au jour d’aujourd’hui le compteur indique 35000 km. Je crois que cette Vespa a plutôt bien roulé dans sa première vie.

Il avait comme accessoires le contour de tablier, le pot abarth, un porte bagage avant, un jerrican d’essence et une deuxième selle.

Le moteur :

Je relève mes manches et je m’attaque au moteur pour refaire battre le cœur de ma machine (je sais elle est pourrie ma métaphore, mais l’image est tellement belle !!!). Wouaaa il est crade, il y a 50 ans de boue et de graisse fossilisées dessus, mais avec un peu d’essence et beaucoup d’huile de coude je retrouve la couleur du métal.

Il est bel et bien venu le temps du démontage du moteur. Étant un novice en la matière je décide de faire appel à mon grand-père. C’est un touche à tout de 87 ans très bien équipé en outils parfois déjà oubliés de nos jours. Après quelques explications des règles de base pour ne pas faire de la mécanique en mode bourrin, le moteur se démonte sans faire trop d’histoires et à la fin de la journée celui-ci est en pièces détachées. Voici venu le temps de faire le tri entre les pièces à nettoyer et les pièces à changer (toutes les pièces d’usure : roulements, croisillons, embrayage, ressorts divers…). Tous les joints seront également remplacés. Mes pièces sont propres et ma commande arrivée ! (c’est dingue le prix de la facture comparé au volume des pièces reçues et le pire c’est que l’on oublie systématiquement une pièce).

Je retourne voir papi pour le remontage. C’est très plaisant de remonter un moteur lorsque toutes les pièces sont propres et que tout se goupille à merveille, mais je pense que c’est rarement le cas… ! Quelle galère ce p***** de ressort de kick pour le mettre sous tension et refermer le carter sans que rien ne bouge à l’intérieur ! la misère… ma solution sera un grand serre joint pour tout maintenir en place. Le cylindre sera dérouillé puis recouvert d’une peinture HT spéciale cylindre refroidi par air forcé. Il existe 4 cotes de réparation pour les pistons de ce modèle et j’ai du faire fabriquer un piston sur mesure. Il serait intéressant de calculer la nouvelle cylindrée de ma Vespa. Le moteur est remonté et prêt à être démarré, mais pas d’étincelle ! la bobine HT HS ! Vive le net ! sans trop de difficulté je retrouve un nouvel allumage 52. Cool ça revient moins cher que de refaire magnétiser la bobine. Ce problème électrique réglé le moteur démarre sans trop de problème. Je ne veux pas jouer dans le sentimental, mais ça fait quelque chose de démarrer un moteur qui n’a pas tourné pendant 40 ans.

La carrosserie :

Je n’ai pas rencontré de gros problèmes lors du démontage du reste du scoot. Comme pour le moteur, j’ai fait un tri entre les pièces à changer, les pièces à sabler, les pièces à chromer et les pièces à nettoyer. Vu le prix d’une restauration je vais faire le maximum pour que la peinture ne me coûte pas un bras (j’ai un ami à qui ça à couté la peau des fesses ouille !). Je vais chez un copain qui possède une sableuse pour décaper la peinture et la rouille et, dans la foulée j’applique les couches d’apprêt. Pas besoin d’avoir les conditions d’une cabine de peinture, de toute façon ça va être poncé, donc la poussière…

Le choix de la peinture : le gros dilemme. Je fais une resto comme à l’origine ou je me lâche et je choisi une couleur plus moderne ? Au final j’ai choisi de faire un compromis entre les deux : je demande au peintre de me passer une première couche de rouge couleur antirouille de l’époque, suivie d’un blanc nacré, celui de la nouvelle fiat 500.

La selle n’est pas en trop mauvais état mis à part les coutures qui se sont défaites je ne vais pas me prendre trop la tête un coup de colle spéciale, on nettoie et le résultat est plutôt correct pour moins de 5 euros le tube de colle.

Puis vient le jour où toutes les pièces du puzzle (les chromes, les pièces de carrosseries, etc.…) sont en ma possession. Il est grand temps de tout remonter. Plus vous avez été soigneux et organisé lors du démontage, plus le remontage se passe bien (pas besoin de se creuser la tête pour savoir où va telle ou telle pièce).

On passe les gaines, le faisceau électrique, puis les baguettes du marche pied, la béquille, ensuite la fourche (ne pas oublier de mettre le garde boue puis la coupelle, sans oublier le sigle de la calandre). On remonte les ailes. Il prend forme dis donc ! Vient enfin, le moteur, le carbu, le réservoir, la selle. On attache les câbles de frein, d’embrayage, de changement de vitesse, et voilà le résultat après 9 mois de travail avec des hauts et des bas, mais je suis très content du résultat.

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